
La Côte d’Ivoire n’est pas un héritage….Thiam prend ton tabouret et écoute !
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LE PANAFRICANISME DU KREMLIN
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Ils sont nombreux, les Ivoiriens qui, dans les années 2000, se sont sentis frustrés lorsque le régime d’alors avait orchestré, à travers le concept de l’« ivoirité », une véritable cabale contre la candidature du président du RDR. Ces manœuvres ont constitué à l’époque le fonds de commerce de ce parti, qui a construit le socle de son combat sur ce qu’il considérait comme une injustice flagrante, une atteinte grave aux droits fondamentaux d’un citoyen, et au-delà, d’une région tout entière : le Nord.
Cette opposition farouche des exclus d’hier n’a pas été sans conséquences. Elle a profondément divisé la nation, plongeant la Côte d’Ivoire dans une spirale de turbulences. Les événements de 1995, de 2002, puis de 2010, sont les conséquences directes de ce grand malaise ivoirien né de la politique de l’exclusion.
Des décennies plus tard, cette même politique refait surface. Avec des lois instrumentalisées, on fabrique une vérité d’État. Pire encore : une vérité devenue aujourd’hui irrévocable, insensible à toute contestation ou contre-argumentation.
Oui, “le droit a parlé”. Mais que pouvons-nous faire ? Hier, sous Bédié, le droit avait déjà parlé. Sous Laurent Gbagbo également. Pourtant, le RDR d’alors ne s’était pas laissé faire : son leader, ses militants, son parti étaient dans l’action. Les normes, bien que revêtues du sceau régalien, n’avaient pas trouvé un écho favorable auprès d’eux. Tous ont crié à l’injustice. Tous ont interpellé le monde, la sous-région. “On refuse que je sois candidat parce que je suis musulman”, entendait-on. Le RDR de l’époque n’avait pas accepté les dispositifs électoraux taillés sur mesure pour écarter leur champion.
Aujourd’hui, qu’y a-t-il de différent dans l’affaire Thiam ? Et même, qu’y a-t-il de différent avec les élections organisées par feu le président Bédié ?
Après avoir été victime de la politique de l’exclusion, quel message le régime envoie-t-il en radiant de la liste électorale tous les adversaires redoutables ?
Plus grave encore : la malhonnêteté intellectuelle d’une certaine élite internationale. L’ONU, la France, les États-Unis… tous ces acteurs avaient une position tranchée lors de la crise ivoirienne. Leur silence ou leur tiédeur aujourd’hui laisse penser à une forme de complaisance impériale, une appréciation circonstancielle et partisane des faits.
Cela soulève une question de fond : que signifie encore le mot “démocratie” ?
À la simple lecture de la diplomatie française en Afrique, on perçoit clairement ce deux poids, deux mesures. Nous assistons à une forme de théocratie néocoloniale “France-Afrique-USA”, une gestion politique de type parti unique nouvelle génération, cautionnée par l’axe du Nord.
Autre facette du problème : l’hypocrisie sociale ambiante, cette politique grégaire du clan. Les prétendues victimes d’hier, brimées ou déniées de leur nationalité, sont devenues aujourd’hui les nouveaux maîtres. Jamais le repli identitaire n’a été autant plébiscité. Se réclamant fièrement “moutons de ADO”, ces hommes et ces femmes versent dans tous les extrêmes.
Nous vivons dans un pays d’extrêmes politiques, où chaque groupe pense être le seul légitime à construire le bonheur national, dans le pays d’Houphouët-Boigny.
Ismael Sy